Montre impression 3D : la modélisation de précision au service du
luxe
Si le temps est immuable, le secteur de l’horlogerie, notamment de luxe, est chahuté par les
dernières prouesses technologiques. En 2023, PANERAI lance son modèle Submersible S Brabus
eTitanio, faisant résonner les échos d’une montre de sport en impression 3D titane. Les innovations
en matière d’impression 3D mènent ici à une révolution qui fusionne art ancestral et veille technique.
Laissez-vous guider dans cet univers mêlant passé et futur.
Les impressions 3D pour les montres
- La 3D pour les prototypes, l’ergonomie et le design
- Une montre impression 3D, pour la personnalisation
- Quand les modèles produits avec la 3D s’affichent
La science de l’impression 3D évoluant, ses applications se développent au même rythme. Même
dans un secteur traditionnel comme l’horlogerie.
Les premières utilisations concernent l’élaboration des prototypes en résine. Là, sous les yeux, le
projet prend vie matériellement, se manipule et sort des projections sur papier. Il devient alors plus
simple d’affiner un design, ou de corriger l’ergonomie, grâce à des modélisations en 3D de fermoirs,
boîtiers, etc.
La fabrication additive en petites séries développe la créativité des concepteurs. La personnalisation
devient accessible par une simple modification de fichier STL (CAO).
Néanmoins, la mécanique de précision ne s’entoure pas pour autant de gadgets. Le design est un
élément de décision d’achat, un gage de différenciation pour le porteur.
L’impression 3D offre cette possibilité et de nombreuses marques créent des modèles de produits
pour ce marché.
Pour exemple, la free-D de SEVENFRIDAY, innove dans des projets de montres de luxe au design
décalé, visionnaire, comme en témoigne la vidéo de lancement, façon Star Wars.
SEVENFRIDAY, avec un procédé à jet de liant, expédie l’objet qu’est la montre dans un univers
futuriste, grâce à une poudre de PA11, et revendique une production résolument 3 D.
Ce polyamide (PA11) compose une partie des pièces de la montre, qui sont associées à un boîtier en
titane usiné.
Mais l’impression 3D va gagner d’autres terrains, plus proches de la mécanique de précision. Le
titane se façonne bientôt en fabrication numérique.
Pourquoi s’intéresser au titane dans une montre à impression 3D ?
- Le progrès des technologies 3D
- Propriétés du titane
- Enjeu environnemental de l’impression 3D du titane
La fusion désarçonne le frittage, les demandes de brevet se multiplient, et c’est la révolution 3D qui
se répand dans tous les secteurs. Aéronautique, optique, médecine bien sûr, avec tous les secteurs
de pointe, mais aussi la montre de luxe, où le titane va bénéficier de ces avancées. Les plastiques, les
métaux, et des matériaux de plus en plus variés, comme le verre, offrent un champ de possibilités
infinies, selon les bénéfices des matières premières.
Il doit son étymologie aux Titans de la mythologie grecque. Grâce à sa solidité, évidemment. Mais il y
ajoute la légèreté, la résistance à la corrosion, et la flexibilité.
(Il plie, mais ne casse point. Comme le roseau, Jean de la Fontaine l’aurait probablement intégré dans
une morale, s’il en avait eu connaissance.)
Ces avantages se cumulent à une forte biocompatibilité. Bref, il présente tous les atouts d’un
composant d’horlogerie performant. 30 % plus résistant que l’acier, en restant 43 % plus léger, il est
très convoité, mais difficile à raffiner. C’est pourquoi il affiche un prix bien plus élevé (6 fois plus cher
à produire). Il devient donc aussi un symbole de luxe.
Les progrès en matière de technologies environnementales permettent aujourd’hui de recycler le
titane. Les petites séries de production sont ainsi fortement intéressées par ce matériau obtenu
donc, à plus faible coût, et avec une valeur écoresponsable.

Le procédé utilisé pour l’impression 3D d’une montre
PANERAI est l’un des précurseurs dans la réalisation de boîtiers en titane issus de la technologie 3D.
Quel procédé est utilisé dans les imprimantes pour la confection du boîtier en titane d’une montre ?
Le procédé DMLS (une technique de fusion laser sur lit de poudre) permet d’obtenir des couches
successives de matière, d’une résolution (épaisseur de la couche) de 0,002 mm, à partir de poudre
métallique. Chaque couche de titane fusionne à la précédente sous l’action du laser à fibre optique.
Concrètement, et pour toutes les réalisations métalliques, la chambre de l’imprimante est remplie de
gaz et chauffée à température optimale. Un lit de poudre est déposé sur le plateau selon les
paramétrages définis. Puis le laser effectue la fusion précise du matériau, de façon transversale. Un
autre lit de poudre est ajouté, et ainsi de suite, jusqu’à l’obtention de la pièce finale.
La fabrication additive conserve les qualités mécaniques, en éliminant les contraintes des formes
complexes. Et le boîtier de la montre en titane 3D garde un aspect classique.
À noter : cette technique est à différencier du procédé FDM, qui, par extrusion, fait descendre un
filament de matière fondue dans une buse pour former les couches successives du projet.
Lorsque PANERAI s’associe à BRABUS, en 2023, pour la création d’un modèle de montres étanches,
elle y ajoute que les parties imprimées en titane proviennent d’un titane 100 % recyclé. Le créateur
de la Submersible se positionne en acteur écoresponsable.
Montre impression 3D d’exception, à haute valeur technologique
En 2023, cette collaboration semble une évidence pour un modèle d’exception, fabriqué à
177 exemplaires, en hommage à la création de BRABUS en 1977. Cette association correspond à des
valeurs communes des deux entreprises :
luxe
fiabilité
passion pour la mer
haute technologie
Le préparateur automobile (et nautique) allemand est lui aussi inscrit dans une politique
d’amélioration des performances et de réglage minutieux. L’horloge du moteur, en somme.
En outre, le titane fait écho entre l’horloger et les échappements innovants de l’enseigne noire
ponctuée de rouge. La technologie 3D associée au titane est à la croisée de ces valeurs communes.
Certes, les technologies de fabrication 3D ne sont pas l’apanage de la marque d’horlogerie italienne,
mais celle-ci s’est toujours placée comme un acteur d’avant-garde dans son secteur.
Déjà en 2016, la marque prestigieuse utilisait, pour la première fois dans la confection de montres,
l’impression 3D du titane. Le modèle Lo Scienzato ouvrait la voie aux petites séries, avec un boîtier
de 47 mm, 30 % plus léger que les boîtiers standard, aux lignes impossibles à obtenir de manière
traditionnelle.

Tradition et innovation, la montre de luxe impression 3D est-elle un nonsens ?
La question se pose parmi certains professionnels. Si une grande majorité utilise aujourd’hui les
technologies de pointe dans ses montres-bracelets, notamment la fabrication additive, peu le
revendiquent en boutique.
Les Maîtres horlogers évoluent devant l’accélération des progrès technologiques, et il y a fort à
parier, que ce n’est qu’un début.
Mais ces technologies permettent de replacer un peu d’orfèvrerie supplémentaire, assistée certes,
mais non moins remarquable. Les modélisations en 3D servent aussi à concevoir des petites séries,
devenues pièces de collection, bientôt peut-être inestimables. Les procédés 3D, accessibles à de plus
en plus de matériaux, fournissent les clés de nouvelles portes. Mais leur mécanisme de précision est
par des artisans hors du temps.